Dans les jardins du palais par une belle journée de fin de printemps 1831

Le soulagement et l'effroi se battaient en elle. Le soulagement de le voir là, tout coutre elle. Cette main sur sa tête. Si douce... Si réconfortante. Nostalgique.L'effroi du danger de mort, l'effroi de cette ombre atroce qui avait plané sur son frère. Et qui y était peut-être encore. Et toujours cette idée affreuse: Cette idée dérangeante de soumission. La même que la sienne.
"De rien." Et elle sourit un peu.

Finran se releva lentement et sourit timidement.
"Je suis content de te retrouver petit sœur, mais il faut que j'aille maintenant m'occuper de nos invités. Les pauvres sont venus exprès pour me voir et voila que je disparais à nouveau."
Il la dévisagea un instant.
"Tu devrais peut-être aller te changer et me rejoindre..., il soupira, j'aurais bien besoins d'un soutient pour affronter cette meute de vautours."

"oui"
Elle se leva, elle aussi et baissa les yeux sur sa robe et essaya de l'épousseter. "En effet, un telle allure ne plaisait pas il y a dix ans, ça ne risque pas d'être le cas aujourd'hui..."
Elle illustra son propos avec une petite grimace.
"Ma femme de chambre va encore râler!"
Elle détendit l'atmosphère par un petit clin d'œil.
"Je ne te laisserai pas, moi."
Elle ne savais pas si elle faisait allusion au départ de son frère ou à la solitude ou lui-m^me avait été confronté. Mais ça n'avait pas d'importance. L'idée était là.

Finran sourit franchement cette fois.
"Allez ma soeur ! Courez comme le vent et rejoignez-moi au plus tôt"

Les multiples pans de sa robe rassemblés entre ses doigts d'une façon qui laissait libre et un peu trop visible ses chevilles et le bas de ses mollets, mais qui était si agréable pour courir, elle s'exécuta en riant.
Une course folle jusqu'à sa chambre, où elle atterrira un peu essoufflée, mais confusément heureuse.